Alchimies
Alchimies
Cette série est, d’une certaine façon, une prolongation différenciée de la série « Modulations ». C’est au début de 1988 qu’apparaissent les premières « Alchimies » à partir de petits croquis. Ces croquis sont le produit d’idées surgies d’observations fortuites qui, peu à peu, se concrétisent, s’imposent, et finalement réclament le droit d’exister. Ainsi commence le processus de répétition, de comparaison, qui aboutit à une multitude de dessins dont certains, une fois mis au point, se transforment en petits tableaux. Ceux-ci seront à leur tour les points de départ d’autres idées et d’autres tableaux plus grands.
En fouillant dans un tiroir dans lequel je conserve certaines de mes œuvres anciennes, j’en ai trouvé trois ou quatre qui contenaient déjà, en germe, l’idée des « Alchimies ». Ce sont des monotypes que j’avais réalisés dans les années 1957-1958 à Buenos Aires, juste avant de venir m’installer à Paris.
On porte ainsi en soi des quantités d’idées embryonnaires. Je me surprends parfois à mettre au point, tout à coup, quelque chose que je laissais mûrir, plus ou moins négligemment, depuis des années.
Parmi toutes ces idées vagues accumulées, beaucoup n’aboutissent pas.
Indifférent aux pressions exercées par les différents courants artistiques, tâchant dans la mesure du possible de préserver ma liberté de création au risque de me contredire, au risque aussi d’indisposer ceux qu’un manque de « style » peut choquer.
Ainsi ces « Alchimies » font-elles partie, sans aucune réserve, de l’aventure que je vis à travers l’ensemble de mon travail en tant qu’artiste expérimental.
Julio Le Parc, 1990